Donnerstag, 28.03.2024 18:28 Uhr

Aqua Bellum la guerre de l'eau

Verantwortlicher Autor: Didier Pecanac Aquitaine France, 22.11.2022, 10:14 Uhr
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Outarde canepetière symbole de la lutte de Sainte-Soline
Outarde canepetière symbole de la lutte de Sainte-Soline  Bild: Didier PECANAC © cliché non libre de droits

Aquitaine France [ENA] le weekend des 29 et 30 octobre 2022 se tenait sur la commune de Sainte-Soline un rassemblement de militants anti bassines. Notre article précédent annonçait cette manifestation qui devait avoir une ampleur exceptionnelle. Arrivait sur place le vendredi après-midi, voici le récit ! (Narratif)

Il est 14h00, ce vendredi 28 octobre lorsque nous prenons un collègue youtubeur et moi même, la route en direction de la commune de Sainte-Soline située dans le département des Deux-Sèvres et non loin de Poitiers. Nous quittons la nationale 10 pour la D35 et commençons à voir les premières forces de gendarmerie sur notre route. Dans le bourg de Vanzay un barrage nous interdit l,' accès vers Sainte-Soline, nous demandons aux gendarmes en faction à ce carrefour, comment rejoindre en qualité de journalistes la zone du rassemblement, les arrêtés préfectoraux ne rentrants en vigueur que quelques heures plus tard. Un des militaires nous informe que nous pouvons contourner le barrage et accéder au checkpoint suivant.

©Didier Pecanac cliché non libre de droits 29/10/2022
©Didier Pecanac cliché non libre de droits 29/10/2022
©Didier Pecanac cliché non libre de droits 29/10/2022

Nous arrivons enfin devant l'entrée du terrain privé, mis à disposition par un agriculteur, ancien irriguant et sympathisant du mouvement anti bassines. Nous sommes orientés vers une zone ou nous pourrons nous installer pour les jours à venir. Après avoir stationné nos véhicules le long d'une haie, nous installons les toiles de tentes et une bâche de protection entre les voitures, un vent assez fort en rafale étant annoncé… ce détail aura son importance pour la journée de samedi ! Notre "campement" prêt, nous allons faire un tour sur le site à la rencontre des personnes déjà sur place.

L'organisation

Nous traversons une allée de véhicules garés au cordeau et arrivons au centre de ce mini village temporaire. Plusieurs chapiteaux sont installés pour recevoir les réunions informations tout au long du weekend, mais aussi pour servir de lieu de restauration. L'intendance est digne d'un grand festival, une fourmilière de bénévoles s' active à préparer le repas du soir, des tables sont dressées devant cette grande tente où les militants viennent se poser pour se rassasier mais aussi échanger sur le sujet du jour, cette fameuse bassine de Sainte-Soline, qui pour beaucoup d'entre eux n' est encore qu'une image vu sur les réseaux ou médias.

Pour nous, présent le 2 octobre lors de la "Grillade party" organisée par le collectif Bassines Non Merci, c' est déjà un énorme cratère. 22h00. La soirée se passe entre arrivée de nouveaux militants dont le flux sera continu toute la nuit. 6h00, le jour n'est pas encore levé et je me dirige vers l'entrée du camp ou une équipe continue à accueillir les nouveaux arrivants. Des personnes arrivent à travers champs, d'autres en bicyclette, le jour commence à se lever et nous apercevons les premiers mouvements des forces de l'ordre. La zone est quadrillée, des militants nous racontent comment ils sont passés à travers le dispositif !

En marche ! direction la bassine.

Vers 10 heures, les militants reçoivent l'information concernant le groupe avec lequel ils vont converger sur la bassine. 3 couleurs, 3 groupes. Comme une armée sur le champ de bataille ces groupes sont organisés en fonction des capacités de chaque militants. Un groupe est composé des personnes les plus agés et les membres des parties politiques, députés, maires et porte paroles des collectifs présents. Les deux autres groupes se divisent en fonction de la difficulté du parcours prévu. Le but du jeu: Arriver les premiers à la bassine, en déjouant l'action des forces de l'ordre.

Top départ !

C'est l'heure ! Une dernière prise de parole pour motiver les militants et le top départ est donné. Les 3 groupes entament leur marche vers l'objectif. Qui sera le premier ? Les blancs, les verts, ou les rouges ? Nous décidons de partir avec le groupe rouge, groupe bien déterminé à arriver le premier ! Mon collègue et binôme plus jeune que moi prend la tête du cortège, je me place au milieu du groupe compact et impressionnant qui marche de bon pas vers l'objectif. 10 minutes s'écoulent dans une ambiance d'euphorie et de musique avant que les premières forces de l'ordre se montrent. La cadence s'accélère pour les prendre de vitesse.

Premiers affrontements.

A la traversée d'un champ, sur notre gauche, se profile un groupe de gendarme mobile. Ils progressent le long d'une zone boisée afin de bloquer le groupe progressant vers la bassine. Les militants décident de prendre les gendarmes de vitesse et pressent le pas. Une course s'engage et première confrontation. Tir de grenades lacrymogènes contres artifices. Le cortège doit passer ! Pendant qu'un groupe maintien les gendarmes à distance, le reste des militants franchi le premier barrage. Un renfort de gendarmes arrive par la droite, mais l'ensemble du groupe est passé. La détermination s'en retrouve renforcée et le groupe continu à contourner les tentatives de blocages jusqu'à l' arrivée devant la bassine.

La prise de la bassine.

Depuis le départ du camp, nous sommes survolés en permanence par une Armada d'hélicoptères ! Jamais je n'ai vu autant d'aéronefs engagés sur un théâtre d'opération de maintien de l'ordre et de sécurisation !Le G7 de Biarritz en Août 2019 me parait "fade" ! Alors que les 3 groupes se rejoignent, je croise celui de Julien Le Guet, l'un des portes parole du collectif "Bassines Non Merci". Il est entouré par quelques confrères de la presse locale, son visage portant les traces d'une altercation avec les forces de l'ordre ! Un bandage sur le crâne, il continue d'avancer pour mettre le pied dans cette bassine prise quelques minutes auparavant par le groupe des rouges, malgré un déploiement colossal de moyens matériels et humains mis en face.

Contre attaque des forces de l'ordre.

Les militants heureux d'avoir réussis l'exploit de faire face à un nombre annoncé de plus de 1500 effectifs se retrouvent galvanisés par cette victoire. Pour ceux qui sont encore dans la bassine, il est temps de rebrousser chemin car la contre offensive est lancée par les gendarmes afin de reprendre le terrain et sécuriser à nouveau la zone. Les premières injonctions sont lancées. "Attention ! Attention ! vous participez à un attroupement. Vous devez vous disperser et quitter les lieux". Les militants répliquent par des slogans hostiles aux forces de l'ordre et en chantant ! "Première sommation : nous allons faire usage de la force. quittez immédiatement les lieux". Personnes ne bougent, la confrontation s'enlise !

Déluge de projectiles

Une troisième sommation annonce: "Dernière sommation: Nous allons faire usage de la force. Quittez immédiatement les lieux". Chacun campe sur ses positions ! Les gendarmes procèdent aux vérifications d'usages sur les personnels, les équipements de protection individuels vérifiés, ils attendent les ordres. En face, plus que déterminés, les militants ne bougent pas. L'ordre est donné de repousser les manifestants. Une première salve de grenades lacrymogènes est tirée, suivi par une réplique d'un groupe de militants. Raquette de tennis et parapluie contre grenades...Nous assistons à un déluge de tir, grenades assourdissantes, armes de paintball de marquage codé, calibre 40mm, les militants doivent quitter la zone !

Fin de la confrontation

Après une heure de confrontation intense les 3 groupes de militants repartent en direction du camp de base. Chacun racontant à son voisin les moments intenses qu'il à vécu. Cette journée considérée par le ministre de l'intérieur comme une journée d' écoterrorisme fera de nombreux blessés dans chaque camp. La soirée sera festive pour les militants, heureux d'avoir montrés leur détermination face au déploiement de force mise en place par la préfecture. Après une courte nuit (endormi vers 4h) deux convois s'organisent vers 10h00 le dimanche matin pour rallier les lieux où des militants interpelés le samedi ont été conduit.

Depuis ce weekend du 29 et 30 octobre, les engins de chantier sont revenus sur la bassine, protégés en permanence par une cohorte de gendarmes. Le garde des sceaux : Eric Dupont-Moretti a demandé aux magistrats chargés de juger avec sévérité, les militants interpelés pendant cette action. Les dates annoncées pendant la conférence de presse par Julien Le Guet : 28 novembre soutien procès des militants tribunal de Niort, 5 et 6 janvier tribunal de Niort et de La rochelle. 15 décembre rassemblement Orléans( agence de l'eau) 25 mars 2023 grand appel National https://bassinesnonmerci.fr/ https://youtu.be/rVMxBILMLng https://youtu.be/XiT88Kef_g8 https://youtu.be/THtCW05l434 https://youtu.be/q1V3LPA-P-c https://youtu.be/HhoMYGVQUZg

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